JALOUSIE, QUAND TU NOUS TIENS!

27 février 2018 par
JALOUSIE, QUAND TU NOUS TIENS!
Autrement Sarl, Domitille Desrousseaux


Que de tristesse chez les parents quand ils voient leur enfant compter et recompter les frites dans l’assiette de son frère, ou le nombre de cadeaux qu’il a eu à son anniversaire ! Pire encore d’en voir un priver l’autre d’un jeu ou d’un livre qu’il n’utilise pas ! Cela va même parfois jusqu’à distinguer une lueur de joie malsaine dans l’œil du grand qui voit le petit tomber, ou du petit qui voit le grand se faire gronder.

Nous percevons à ce moment-là un pincement, que dis-je, un déchirement dans le fond de nos entrailles. Nous oscillons entre colère et tristesse, furie et désespoir, ébranlés dans notre rôle de parent bienfaisant et bienveillant. Ces deux petits anges sont pourtant tous les deux issus de notre chair et de notre sang. Ils partagent ADN et vie familiale, sont aimés et encouragés, respectés et bien souvent gâtés.

Constater ces élans de comparaisons nous contrarie, nous déçoit, et nous fait une fois encore douter de nos capacités à être de bons parents. Ne fait-on pas tout ce qui est en notre pouvoir pour être juste avec nos enfants ? N’essaie-t-on pas de faire en sorte que chacun ait ce dont il a besoin ?

Pour peu que nous ayons nous-même été l’objet de jalousies de la part de nos frères et sœurs, ou bien que nous les ayons enviés à un moment ou à un autre, nous sommes très soucieux d’être égalitaires avec nos propres enfants. Raison de plus pour que nous n’ayons pas à subir ces scènes de comptabilité et de comparaisons…

Alors halte là ! Pour que les comparaisons s’arrêtent entre nos enfants, arrêtons-les nous- aussi !

Car en dépit de notre intention qui est toujours d’apaiser les tempêtes et de faire stopper les comparaisons, nous les aiguisons malgré nous. L’un se plaint d’avoir moins de cadeaux ? Nous avons le réflexe de le réconforter en lui rappelant combien il en a eu à son propre anniversaire. Notre adolescente voudrait les mêmes cheveux que sa sœur ? Nous avons la tentation de lui dire que les siens sont si jolis. Antoine voudrait la même voiture que Benjamin ? Nous lui en trouvons une autre.

Dorénavant ayons une attitude stable pour permettre à chaque enfant d’exprimer ses souhaits, ses envies, et même ses jalousies. Car si elles nous dérangent, elles veulent pourtant simplement exprimer une frustration légitime et autorisée.

A chaque expression de notre enfant de sa jalousie, du puissant désir qu’il a d’obtenir ceci ou cela, rappelons-nous qu’il est en droit de le souhaiter. N’essayons pas de le rendre content de ce qu’il a, quand il est mécontent de ce qu’il n’a pas. Accueillons simplement sa réalité du moment qui est VRAIMENT qu’il serait très heureux d’avoir plus de frites, ou le même jouet que son frère. Soyons des adultes solides qui ne craignent pas d’avoir engendré des monstres, mais simplement des enfants qui veulent plus que tout se sentir aimés pour ce qu’ils sont … et qui doivent apprendre à se contenter de ce qu’ils ont.

Nous tentons d’être égalitaires ? Mais est-ce que nous ne confondons pas égalité et équité ? Contentons-nous d’accueillir chaque expression de frustration en proposant à l’enfant de trouver une alternative pour qu’il soit heureux malgré tout.

De grâce, cessons de réconforter nos enfants ! Et les comparaisons entre eux cesseront… comme par enchantement !

@Article écrit par Domitille Desrousseaux

Consultante et Formatrice en Développement Personnel et Relationnel


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