Conférence du 29 novembre 2017
à la “Luxembourg School of Religion and Society
Il est 19h en ce mercredi soir et je vois peu à peu des visages, connus et inconnus, remplir les sièges préalablement disposés. Cinquante étaient prévus, et on en a rajouté une petite vingtaine. L’intérêt suscité par ces sujets développés par le prêtre et psychologue canadien Jean Monbourquette était bel et bien là. J’étais heureuse de pouvoir partager largement ce qui m’enthousiasme tellement !
L’estime de soi, terme aussi à la mode que parfois galvaudé, attire et interroge. Que mettre derrière cette expression ? C’est quelque chose dont tout le monde parle, mais ça veut dire quoi au juste, avoir une bonne estime de soi ? Combien de personnes passées par mon cabinet m’ont rapporté les propos de leur supérieur hiérarchique : « vous manquez de confiance en vous, il faut vous affirmer plus ». C’est si facile de décréter que l’autre manque de confiance en lui. Jusqu’au professeur de français de ma fille qui, lors de la réunion parents-professeurs n’a pas hésité à énoncer avec conviction : « votre fille manque de confiance en elle ». Je lui aurais bien proposé une conférence, à lui aussi…. Si seulement il pouvait mettre derrière les mots ce qu’ils signifient vraiment…
Quant à la Mission de vie, elle plane comme un nuage au-dessus de la tête de chacun, qui rêve de pouvoir se réaliser tout en gagnant sa vie, sans vraiment croire que ce soit possible. Il est si courant, notamment vers le milieu de la vie, de se poser des questions, parfois accompagnées d’un certain vague à l’âme, sur le sens de ce que l’on fait, sur ce qui nous pousse à nous lever chaque matin pour consciencieusement se rendre au bureau, à l’usine ou là où nous avons un emploi. On est parfois atteint de « à-quoi-bonnite aigüe », et cela se manifeste différemment selon nos tempéraments.
Alors voilà ce qui avait poussé ces courageuses personnes à braver le froid et la pluie pour en savoir plus…
Jean Monbourquette définit l’estime de soi comme l’ensemble des jugements que l’on porte sur soi-même, dans notre monde intérieur. C’est-à-dire que l’estime de soi est faite des paroles, des images et des ressentis que nous entretenons à notre égard, en notre for intérieur. Il distingue l’estime de soi de l’affirmation de soi qui est l’expression extérieure de ce que nous vivons à l’intérieur. Enfin, dans l’estime de soi, on différencie l’amour de soi pour son « être » de la confiance en soi pour son « agir ».
Découvrir sa mission ne peut donc se faire sans avoir une bonne confiance en soi. Et faire le lien entre les pertes subies dans nos vies, notre identité et nos passions, va permettre de trouver ce pour quoi le monde nous attend, et ce qui fait qu’un jour, on ne se demande plus « pourquoi on se lève ? » mais bien « pourquoi les journées ne sont-elles pas plus longues ? ». La force du parcours proposé à la suite des écrits du canadien est indéniable. Chacun a une place en ce monde, et peut s’épanouir dans une mission qui est aussi unique que lui-même.
Grandir dans l’estime de soi et découvrir sa mission sont donc des moyens de devenir soi-même dans toutes ses dimensions, et de trouver le bonheur dans son accomplissement. Puissent ces découvertes atteindre le maximum d’êtres humains, car comme le dit Viktor Frankl : « L’être humain n’est pas un objet, mais un être qui choisit son destin. Dans les limites de ses dons naturels et de son environnement, il est responsable de ce qu’il devient. »
@Article écrit par Domitille Desrousseaux
Consultante et Formatrice en Développement Personnel et Relationnel
